Tour du Valat

The James Hutton Institute

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Le domaine géré par la station biologique de la Tour du Valat s'extend actuellement sur une superficie de 2465 hectares. Majeure partie est composé d'habitats naturels ou semi-naturels et englobe pratiquement tous les types d'habitats représentés dans la partie Est de la Camargue avant l'expansion agricole qui a suivi la dernière guerre. Au centre du domaine, une reserve naturelle volontaire, agréée par le ministère de l'Environnement en 1984, couvre 1071 hectares.

Organisme gestionnaire : Fondation Sansuire (Station biologique de la Tour du Valat

Cheptel 1996 : une cinquantaine de vaches Camargue, 36 génisses. 2 troupeaux de chevaux Camargue, l'un 11 "sauvage" avec 5 mâles et 11 femelles, l'autre "à papiers ", avec 8 femelles et 1 étalon.

Au milieu des années 1980, une concertation des différents utilisateurs du domaine a permis 1'é1aboration d'un plan de gestion dont les principales actions devaient contribuer à la conservation de la diversité biologique et permettre l'exécution des recherches écologiques entreprises à la Station biologique. Ce plan concerne aussi la maintien des activités agricoles et pastorales sur le domaine dans le prolongement de la gestion traditionnelle antérieure.

Le pâturage par les herbivores domestiques (chevaux et bovins de race Camargue est utilisé comme moyen de gestion pour limiter la hauteur et le recouvrement des espèces aquatiques émergentes qui sont potentiellement dominantes, partout dans les gammes de salinité de 0 à 10 grammes par litre.

Avec le départ, en 1993, d'un éleveur qui louait 721 hectares de pâture sur la Réserve, il est apparu plus intéressant de développer un troupeau propre au domaine plutôt que d'être dépendant de contrats de bail ou de conventions.

L'objectif consiste à réaliser une véritable approche intégrée en développant une utilisation rationnelle des ressources naturelles compatible avec la conservation des milieux et des espèces. Tout en minimisant les frais de gestion, ceci permet d'avoir le contrôle de la pression de pâturage qui peut être adaptée en fonction des objectifs à atteindre.

Jusqu'en 1993, le troupeau de bovins comprenait 15 vaches et les veaux étaient systématiquement vendus à l'entrée de l'hiver. Depuis lors, les jeunes femelles ont été gardées et des achats ont permis d'atteindre à la fin de l'année 1995, un effectif de cinquante vaches adultes, 8 âgées de 2 ans et 18 d'un an. La taille optimale du troupeau ayant été fixée à 60-70 vaches reproductrices, seules les génisses susceptibles de remplacer les vaches réformées sont actuellement conservées. Jusqu'à présent, les taureaux étaient foumis par des éleveurs voisins. Deux produits issus de vaches achetées en 1994 out été gardés comme futurs reproducteurs. Tous les autres veaux males ont été castrés. Quelques uns sont restés sur le domaine, les autres ont été vendus.

Deux manades de chevaux sont aussi présentes. Un premier groupe est issu du dernier troupeau " sauvage " de Camargue et a fait l'objet de nombreuses études de comportement. Il est formé de cinq mâles et onze femelles. Bien que de pure race, ces chevaux ne sont pas reconnus par les haras à cause de la conduite naturelle du troupeau. Ce troupeau sera maintenu pour des raisons affectives, jusqu'à disparition du demier cheval. Tous les poulains sont vendus à l'automne. Ces chevaux ne sont pas sur la réserve. Un second troupeau " à papiers " cornprend huit juments. Les poulains issus de cette seconde manade sont aussi vendus, sauf les pouliches nécessaires an remplacement des femelles atteintes par la limite d'àge ainsi que deux poulains par an qui sont dressés. Ceux-ci sont, soit vendus, soit conservés pour être utilisés sur le domaine (garderie, conduite des manades et loisirs). L'étalon est utilisé comme monture en dehors de la période de reproduction. Il faut noter que les chevaux reconnus par les haras se vendent deux fois plus cher que les autres.

Il n'y a aucun apport de cornp1ément quelle que soit la saison. La taille des troupeaux a donc été déterminée par le nombre maximum d'animaux que les paturages peuvent supporter en hiver. Les trois principaux pâturages de la réserve sont :

- A : le paturage d'hiver (de décembre à mars) qui recouvre 341 hectares de terres hautes (zone de repli). Il s'agit d'une pelouse à petites fabacées. L'objectif est d'y maintenir la flore et de contrôler le développement des ligneux et plus particulièrement de Phyllyrea angustifolia

- B : le paturage d'été (d'avril à juillet) d'une superficie de 207 hectares, principalement en marais. L'objectif est de contrôler totalement la végétation émergente (Scirpaie et Paspalum paspalodes ou chiendent d'eau) pour constituer, lors de la remise en eau, une zone de remise pour les anatidés.

- C : le paturage d'automne (d'août à novembre), 210 hectares. Cette zone inondable en hiver sert de transition entre le paturage d'été et d'hiver.

Des paturages annexes accueillent les montures, les veaux et les poulains ainsi que les génisses et les pouliches à 1'époque de la monte. Le reste du domaine est exclus du pâturage, cultivé on loué à des fermiers. Une fois tous les deux jours, le gardian visite les troupeaux et une fois par semaine, tous les animaux sont regroupés dans des lieux précis pour une inspection de détail.

Une demi-douzaine de fois par an, les vaches sont conduites dans le clos de triage pour les contrôles sanitaires, le marquage, l'apport on le retrait d'animaux ou à " blanc " pour les habituer au trajet. Ces actions et les parcours se font d'une manière identique à chaque fois pour bien familiariser les animaux. Quelques vieilles vaches guident souvent le troupeau. Toutes ces opérations se font à cheval.

Un poste et demi est alloué tout ce qui concerne 1'élevage (surveillance et soins aux troupeaux, achat et vente d'animaux, choix des étalons, dressage des chevaux et entretien des c1ôtures).

Deux personnes sont aussi disponibles pour les rassemblements des animaux. Tout le personnel de la station est convié pour le marquage des veaux qui demande beaucoup de main d'ceuvre.

L'utilisation des herbivores domestiques est un é1ément clef de la gestion des zones humides qui est un des principaux thèmes de recherche de la Tour du Valat. Depuis 1996, une étude sur le pâturage extensif est menée conjointement avec l'INRA (localisation té1émétrique et activité des animaux, cartographic de la végétation, production et valeur fourragère des différentes formations végétales, impact du pâturage etc).